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Les vieilles carettes

Jacques Bonnffé, assis sur sa carette

Explosif !

C’est l’histoire d’un gars qui n’a plus d’histoire. Tout a brûlé, sauf peut-être ses souvenirs, du temps qu’il se baladait avec un barnum d’au moins quatorze baraques à frites…

Paraitrait qu’au début il appelait son grand retour le mi j’pleure pas, et qu’à force de promener sa gueule dévastée, il avait trouvé son style, les blagues alternaient avec des poèmes sérieux d’une beauté panoramique exaltée. Lui prétendait parler avec son temps…

Les vieilles Carettes ? Je pourrais vous dire ça en deux mots : « j’arrive et je raconte mes trucs, tout autour c’est la fête… », j’ajouterai qu’il y a une complicité avec le public. L’écriture se fait en chemin, tant que l’ carette elle roule core.

Les vieilles carettes ?

Encore lui ?

A la demande de Francis Peduzzi et de l'équipe du Channel à Calais, scène nationale, un spectacle qui évoquerait le Nord et ses parlures, réunirait Zeph Cafougnette, Raoul de Godewarsvelde et les poètes d’aujourd’hui. Un cabaret de paroles, à boire et à chanter. C'est l’histoire d’un gars qui n’a plus d’histoire. Tout a brûlé, sauf peut-être ses souvenirs, du temps qu’il se baladait avec un barnum d’au moins quatorze baraques à frites, un grand cirque, un théâtre permanent avec ses invités changeants, la vie, la piste, les grands chefs ou autres monstres, des numéros à toute allure et les rires, les bravos comme avant ! Aujourd’hui il lui reste une vieille carette avec quelques loques, quelques bouts d’histoires en tête et aussi de pouvoir compter sur le public pour en fabriquer de nouvelles ! Un homme à la croisée des chemins. Faut-il pleurer, faut-il en rire ? Continuer ou bien repartir ? Sourire à c’t’heure, c’est à pleurer, vu tout ce qui s’amène ! Le répertoire change selon les soirs, selon les villes. Son matériau, c’est du recyclable, des histoires d’hier et des légendes actuelles, des pamphlets passagers, des hymnes pour tanguer. Tout un cabaret sorti d’une vieille charrette à bras, et l’espoir de se refaire en partant de rien. Notre espoir ultime, donner de la vie.

Voir aussi sur le blog de Jacques Bonnaffé.

Nota bene : le spectacle est actuellement dans sa phase d’évolution, qui l’amène à solliciter des résidences, des séjours étoffés, pour développer des variantes selon les régions, les circonstances traversées. En son propos, il doit devenir transformable, et accueillir des passagers. Son exigence toutefois est de rester aux alentours d’une heure, performante.

Crédit photos : © Angélique Lyleire