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faisan le point, lettre d’information

Migrations ce mot s’impose en faisan compagnie, de par les spectacles engrangés et ceux qu’on prépare :

Les spectacles en tournée ont un poids plus réduit. Frontalier et L’Oral et hardi joués cet été s’adaptent à l’économie du voyage pour ne pas dire à l’écologie. C’est un costume, trois accessoires, quelques musiques enregistrées pour Frontalier. Quant à L’Oral et hardi, il s’est adapté aux salles des fêtes en restant tributaire des effets lumières (on prend notre fameuse camionnette : la Gaetan — 9M3).

Les vieilles carettes, joué hier et repris demain, reste une histoire du futur, celle du gars qui a tout perdu, y compris son spectacle. Il se consacre au recyclage ; bilan carbone zéro. Me fait penser à Ulysse, celui qui repart toujours, malgré les pannes d’essence ou les trous noirs existentiels. Nous faisons justement parole de L’Odyssée avec Emmanuel Lascoux, son traducteur chez POL et cela nous fait une migration de plus : lecture-spectacle durant toute une après-midi, version qu’on nous a aussitôt redemandée, en feuilleton, à suivre…

D’Ulysse à la Méditerranée il n’y a qu’un pas, celui des migrations, la prochaine création de la compagnie se joue à deux voix père et fils, Jacques et Léon, Abysses de Davide Enia « j’ai voulu saisir au pied de la lettre de la situation du récit : nécessité soudaine des liens familiaux face à la catastrophe régulière sur l’île de Lampedusa. Et cela m’a semblé juste pour le théâtre parce que loin d’un requiem improductif, c’est un récit de sauvetage. » C’est en ce sens que l’engagement de la compagnie auprès de l’association Navire Avenir prend sens. Le sauvetage dans son absolue nécessité, supplante toutes les autres tergiversations morales ou politiciennes. Cet inlassable chantier naval pour la construction d’un bateau de sauvetage sous pavillon européen, est la réponse qu’on attendrait de nos antennes culturelles et des l’Europe quand on parle d’une communauté.