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Printemps de la poésie à l’Institut du monde arabe

Reda Kateb est le grand invité de cet après-midi. Ne manquez pas un acteur si juste et généreux, il retrouve des musiciens qu’il aime et des écritures poétiques qui l’ont accompagné depuis toujours.

À l’occasion du Printemps des Poètes, le désir de faire entendre la poésie arabe est plus fort que jamais. Portée par l’actualité et sa profondeur ancestrale, la poésie est mêlée à tous les combats, à l’espoir qui doit renaitre autant qu’aux deuils et aux pertes, aux révolutions, à l’embrasement autant qu’à l’amour.

L’insurrection poétique

Le thème de cette édition 2015. Par nature, tout printemps est insurrectionnel, en mille lieux il se bat contre sommeil et glaciation. Les poètes arabes ont perpétué ce lien à la vitalité infatigablement renaissante par un art plus propagateur qu’aucun autre. Une des premières missions en le portant à la scène, reste encore de témoigner de son incroyable diffusion et de sa résistance.  

Cette poésie est si savante et si populaire qu’elle semble faire perdre la tête. Le naïf, l’ignorant, perçoit un art mystérieux de l’écriture rehaussé sans limites par ses interprétations orales. Qu’est-ce qui opère cet engouement, comment sont construits ces chants de la parole ? Il nous paraît précieux de pouvoir réunir les explications et des poèmes, assembler des témoignages, évoquer la tradition et par elle accéder aux poètes d’aujourd’hui, face aux déchirements des guerres, aux exils et à l’espoir projeté par les révolutions arabes.

Au public, il convient de fonder ce rendez-vous sous l’appel magique la beauté. Malgré toute peur, malgré les larmes. Oser parler d’une « beauté de la poésie arabe, dans l’insurrection ».

Désigné parrain de cette édition du Printemps des poètes par l’ami Jean-Pierre Siméon et son équipe, je suis venu au rendez-vous que me proposait l’Institut du monde arabe avec quelques éléments. Peu d’éléments pour être simple et bâtir ; avec cette envie de mettre en œuvre une soirée qui puisse en faire rêver d’autres. Imaginer un plateau de différents âges, de l’enfance aux plus vénérables, parleurs, lecteurs ou témoins. Des musiciens sont présents sans que leur concert ne masque celui des voix et le chant des poèmes.

Le comédien Reda Kateb

Il m’a promis d’être au rendez-vous, malgré les tournages nombreux. Chez lui, la poésie est retour d’une souche familiale intime, par le souvenir de son oncle Kateb Yacine et ses premières émotions au théâtre. J’aurais envie de lui demander, dans un jeu d’échange et de complicité, d’inviter à son tour un passeur, actrice, acteur ou musicien. Avec Wissam Arbache jeune interprète metteur en scène, qui ces derniers mois a réalisé de façon bilingue plusieurs spectacles avec des poètes du Moyen-Orient (Irak, Syrie, Yémen) et des écrits des révolutions arabes nous souhaitons guider cette soirée autour des mots de résistance, dire cette insurrection de la langue et la liberté du poème à travers plusieurs pays.

La propagation, maitre mot du printemps

Nous devons réussir un relais entre des personnes très différentes, fonder un événement très populaire et en hommage à Mahmoud Darwich par exemple, témoigner de l’incroyable diversité d’écoute, de la précision et des raffinements d’une poésie autant que de sa vitalité et de son expansion populaire. La mise en forme et la calligraphie interne de cette invitation comptent. Une scène un plateau ça se dessine, la lumière et les miroitements, les objets choisis forment aussi un terrain d’exposition et d’enchantement, étudiés et aboutis.

Ceci constitue les premiers brouillons d’une envie ancienne et très forte. Rien de ce qui sera bâti là ne peut se départir de l’expérience et du savoir de tous les acteurs, et le vaste sujet doit s’entrainer à ne privilégier aucune école, tout faire pour rester ouvert. Ni sévère ni sentencieux.

Textes du spectacle

En téléchargement, les textes du spectacle du 8 mars à l’Institut du monde arabe.

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Icône PDF IMA seconde partie173.8 Ko